Méthode pour réussir la dissertation





Pour réussir la dissertation, vous devez adopter une démarche en quatre étapes :

Les étapes de la dissertation
Ce que vous devez faire
  1.  
Analyser le sujet
• Dans un premier temps, lire attentivement le sujet
Afin d'éviter les hors sujet, de délimiter le sujet dans l'espace... »
En cherchant les implications des mots de liaison; et, dans, ou...
• Relever les mots-clés du sujet
Pour en préciser le sens et éclairer le sujet.
  1.  
Poser la problématique
• Rechercher les questions que la formulation du sujet sous-entend
Quel problème le sujet pose-t-il?
Comment les phénomènes abordés dans le sujet se tradui­sent-ils dans l'espace (contrastes régionaux, dynamiques spatiales.,.)?
Quels sont les facteurs explicatifs?
Quels éléments permettent de nuancer, de limiter la question ou l'affirmation du sujet?
• Formuler la problématique
Formulez la ou les questions qui seront le fil directeur de la composition.
  1.  
Elaborer le plan
Au brouillon, mobiliser vos connaissances
Faites le point des arguments, des exemples indispensables au traitement du sujet
Puis classer vos connaissances
Rassemblez les informations retenues en 2 ou 3 thèmes formant une réponse au sujet.
Le plus souvent, commencez par le constat descriptif, avant de présenter les explications, puis terminez par les nuances, les limites à apporter à la réponse au problème posé.
  1.  
Rédiger la dissertation
• Rédiger l'introduction
en :
-   présentant l'intérêt du sujet;
-   mettant en évidence la ou les problématiques;
-   annonçant le plan
• Rédiger le développement
en l'organisant en 2 ou 3 parties, divisées en paragraphes présentant un ensemble d'arguments accompagnés d'exemples.
Rédiger la conclusion
en présentant :
-   le bilan du devoir (rappeler brièvement les réponses
apportées aux questions posées);
les perspectives du sujet dans le temps ou l'espace.

résumé(Chapitre par chapitre) :le dernier jour d'un condamé

CHAPITRE1
Depuis cinq semaines, un jeune prisonnier vit constamment avec l'idée de la mort. Il est doublement enfermé. Physiquement, il est captif dans une cellule à Bicêtre. Moralement, il est prisonnier d'une seule idée : condamné à mort. Il se trouve dans l'impossibilité de penser à autre chose.
CHAPITRE2
De sa cellule, le narrateur se souvient de son procès et de sa condamnation à mort. Il relate les circonstances de son procès et sa réaction au verdict fatal.
CHAPITRE3
Le condamné semble accepter ce verdict. Il ne regrette pas trop de choses dan,s cette vie où tous les hommes sont des condamnés en sursis. Peu importe ce qui lui arrive.
CHAPITRE4
Le condamné est transféré à Bicêtre. Il décrit brièvement cette hideuse prison.
CHAPITRE5
Le narrateur nous parle de son arrivée à la prison. Il a réussi à améliorer ses conditions de prisonnier grâce à sa docilité et à quelques mots de latin. Il nous parle ensuite de l'argot pratiqué en prison.
CHAPITRE6
Dans un monologue intérieur, le prisonnier nous dévoile sa décision de se mettre à écrire. D'abord, pour lui-même pour se distraire et oublier ses angoisses. Ensuite pour ceux qui jugent pour que leurs mains soient moins légères quand il s'agit de condamner quelqu'un à mort. C'est sa contribution à lui pour abolir la peine capitale.
CHAPITRE7
Le narrateur se demande quel intérêt peut-il tirer en sauvant d'autre têtes alors qu'il ne peut sauver la sienne.
CHAPITRE8
Le jeune condamné compte le temps qui lui reste à vivre. Six semaines dont il a déjà passé cinq ou même six. Il ne lui reste presque rien.
CHAPITRE9
Notre prisonnier vient de faire son testament. Il pense aux personnes qu'il laisse derrière lui : sa mère, se femme et sa petite fille. C'est pour cette dernière qu'il s'inquiète le plus
.
CHAPITRE10
Le condamné nous décrit son cachot qui n'a même pas de fenêtres. Il décrit aussi le long corridor longé par des cachots réservés aux forçats alors que les trois premiers cabanons sont réservés aux condamné à la peine capitale.
CHAPITRE11
Pour passer sa longue nuit, il se lève pour nous décrire les murs de sa cellule pleins d'inscriptions, traces laissées par d'autres prisonniers. L'image de l'échafaud crayonnée sur le mur le perturbe.
CHAPITRE12
Le prisonnier reprend sa lecture des inscriptions murales. Il découvre les noms de criminels qui ont déjà séjourné dans cette triste cellule.
CHAPITRE13
Le narrateur- personnage se rappelle d'un événement particulier qui a eu lieu il y a quelques jours dans le cour de la prison : le départ des forçats au bagne de Toulon. Il nous rapporte cet événement comme un vrai spectacle en trois actes : la visite médicale, le visite des geôliers et le ferrage. Il nous parle du traitement inhumain réservé à ces condamnés. A la fin du spectacle, il tombe évanoui.
CHAPITRE14
Quand il revient à lui, il se trouve dans l'infirmerie. D'une fenêtre , il peut observer les forçats partir tristement sous la pluie au bagne de Toulon. Il préfère plutôt la mort que les travaux forcés.
CHAPITRE15
Le prisonnier est dans sa cellule. Il avait senti un peu de liberté dans l'infirmerie mais voilà qu'il est repris par l'idée de la mort qu'il pense à s'évader.
CHAPITRE16
Le narrateur se rappelle de ces quelques heures de liberté à l'infirmerie. Il se souvient de cette jeune fille qu'il a entendu chanter de sa vois pure, veloutée une chanson en argot.
CHAPITRE17
Il pense encore à s'évader. Il s'imagine déjà en dehors de la prison dans le port pour s'embarquer vers l'Angleterre mais voilà qu'un gendarme vient demander son passeport : le rêve est brisé
CHAPITRE18
Il est six heures du matin. Le guichetier entre dans le cachot. Il demande à notre condamné ce qu'il désire à manger.
CHAPITRE19
Le directeur de la prison vient en personne voir le condamné. Il se montre doux et gentil. Le jeune comprend que son heure est arrivée.
CHAPITRE20
Le narrateur pense à son geôlier, à la prison qu'il trouve partout autour de lui, dans les murs, dans les guichetiers...
CHAPITRE21
Le condamné reçoit deux visites. D'abord celle du prêtre et puis celle de l'huissier. Ce dernier vient lui annoncer que le pourvoi est rejeté et que son exécution aura lieu le jour même place de Grève. Il reviendra le chercher dans une heure.
CHAPITRE22
Le prisonnier est transféré à la Conciergerie. Il nous conte le voyage et sa discussion avec le prêtre et l'huissier pendant le trajet. Il se montre peu bavard et parait plutôt pensif. A huit heures trente, la carriole est déjà devant la Cour.
CHAPITRE23
L'huissier remet le condamné aux mains du directeur. Dans un cabinet voisin, il fait une rencontre curieuse avec un le condamné à mort qui séjournera dans la même cellule à Bicêtre. Ce dernier, fils d'un ancien condamné à mort lui raconte son histoire et s'empare de sa redingote .
CHAPITRE24
Le narrateur est enragé parce que l'autre condamné lui a pris sa redingote.
CHAPITRE25
Le condamné est transféré dans une autre cellule. On lui rapporte, sur sa demande une chaise, une table, ce qu'il faut pour écrire et un lit.
CHAPITRE26
Il est dix heures. Le condamné plaint sa petite fille qui restera sans père. Elle sera peut être repoussée, haie à cause de lui.
CHAPITRE27
Le narrateur se demande comment on pouvait mourir sur l'échafaud.
CHAPITRE28
Il se rappelle avoir déjà vu une fois monter une guillotine sur la place de Grève.
CHAPITRE29
Le jeune détenu pense à cette grâce qui ne vient toujours pas. Il estime maintenant que les galères seraient meilleure solution en attendant qu'un jour la grâce arrive.
CHAPITRE30
Le prêtre revient voir le condamné. Celui-ci est loin d'apprécier sa présence. Ce prêtre parle machinalement et semble peu touché par la souffrance du prisonnier. Ensuite, et bien que la table soit délicate et bien garnie, il ne peut manger.
CHAPITRE31
Le narrateur est surpris de voir un monsieur prendre les mesures de la cellule. Ironie du sort : la prison va être rénovée dans six mois.
CHAPITRE32
Un autre gendarme vient prendre la relève. Il est un peu brusque. Il demande au prisonnier de venir chez lui après son exécution pour lui révéler les trois bon numéros gagnants à la loterie . Le condamné veut profiter de cette demande bizarre : il lui propose de changer ses vêtements avec lui. Le gendarme refuse ; il a compris que le prisonnier veut s'évader.
CHAPITRE33
Pour oublier son présent, le narrateur passe en revue ses souvenirs d'enfance et de jeunesse.Il s'arrête longuement sur le souvenir de Pepa, cette jeune andalouse dont il était amoureux et avec qui il a passé une belle soirée d'été.
CHAPITRE34
Au milieu de ses souvenirs de jeunesse, le condamné pense à son crime. Entre son passé et son présent, il y a une rivière de sang : le sang de l'autre ( sa victime) et le sien( le coupable)
CHAPITRE35
Le narrateur pense à toutes ces personnes qui continuent toujours à mener leur vie le plus normalement au monde.
CHAPITRE36
Il se rappelle ensuite du jour où il est allé voir la grande cloche (le bourdon) de Notre-Dame (cathédrale à Paris)
CHAPITRE37
Le narrateur décrit brièvement l'hôtel de ville.
CHAPITRE38
Il est une heure le quart. Le condamné éprouve une violente douleur. Il a mal partout. Il lui reste deux heures quarante cinq à vivre.
CHAPITRE39
On dit que sous la guillotine, on ne souffre pas, que cela passe vite. Le narrateur se demande comment on peut savoir une telle chose puisque aucun condamné déjà exécuté ne peut l'affirmer.
CHAPITRE40
Le jeune détenu pense au roi. C'est de lui que viendrait la grâce tant attendue. Sa vie dépend d'une signature. Il espère toujours.
CHAPITRE41
Le condamné se met dans la tête l'idée qu'il va bientôt mourir. Il demande un prêtre pour se confesser, un crucifix à baiser
CHAPITRE42
Il se laisse dormir un moment. C'est son dernier sommeil. Il fait un cauchemar et se réveille frémissant, baigné d'une sueur froide.
CHAPITRE43
La petite Marie vient rendre visite à son père. Ce dernier est choqué devant la fraîche et la belle petite fille qui ne le reconnaît pas. Elle croit que son père est mort. Le jeune condamné perd tout espoir.
CHAPITRE44
Le détenu a une heure devant lui pour s'habituer à la mort. La visite de sa fille l'a poussé dans le désespoir.
CHAPITRE45
Il pense au peuple qui viendra assister au « spectacle » de son exécution. Il se dit que parmi ce public enthousiaste, il y a des têtes qui le suivront , sans le savoir, dans sa fatale destination.
CHAPITRE46
La petite Marie vient de partir. Le père se demande s'il a le temps de lui écrire quelques pages. Il cherche à se justifiez devant les yeux de sa fille.
CHAPITRE47
Ce chapitre comporte une note de l'éditeur ; les feuillets qui se rattachent à celui-ci sont perdus ou peut être que le condamné n'a pas eu le temps de les écrire
CHAPITRE48
Le condamné est dans une chambre de l'hôtel de ville. A trois heures, on vient l'avertir qu'il était temps. Le bourreau et ses deux valets, lui coupent les cheveux et le collet avant de lier ses mains. Le convoi se dirige ensuite vers la place de Grève devant une foule de curieux qui attendent l'exécution.
CHAPITRE49
Le condamné demande sa grâce à cette personne qu'il croyait juge, commissaire ou magistrat. Il demande, par pitié, qu'on lui donne cinq minutes pour attendre la grâce. Mais le juge et le bourreau sortent de la cellule. Il reste seul avec le gendarme. Il espère encore mais voilà qu'on vient le chercher.

analyse Antigone de Jean Anouilh : Structure de la pièce

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Anouilh a repris le cadre général de la pièce de Sophocle. Le rideau s'ouvre au petit matin sur la ville de Thèbes, juste après la proclamation du décret de Créon, au sujet duquel Antigone s'oppose à sa soeur Ismène. Créon apprend d'un garde que le corps de Polynice a reçu les hommages funèbres, puis voit Antigone amenée devant lui et la condamne à mort. Hémon vient supplier son père, sans succès et s'enfuit. Antigone fait une dernière apparition, puis marche vers la mort. Un messager apporte sur scène la nouvelle du suicide d'Hémon, puis de la reine. Le rideau tombe sur Créon, qui reste seul sur une scène dévastée. Le texte d'Anouilh se présente comme une suite ininterrompue de répliques, sans aucune des divisions formelles qui font la tradition du théâtre français. Sans acte, sans scène, Antigone se veut dans sa présentation le récit continu d'une journée où se joue le destin de l'héroïne.
Anouilh ne se propose toutefois pas de révolutionner l'écriture théâtrale, et l'absence de divisions n'est qu'affaire de forme. La pièce se déroule de façon classique, rhytmée par les entrées et les sorties des personnages, qui permettent de restituer l'architecture traditionnelle des scènes et de proposer la numérotation suivante:

Pages           Scène                          Personnages
9-13                1                               Le Prologue
13-20              2                               Antigone, la Nourrice
21                    3                              Antigone, la Nourrice, Ismène
22-31              4                               Antigone, Ismène
31-36              5                               Antigone, la Nourrice
37-44              6                               Antigone, Hémon
45-46              7                               Antigone, Ismène
46-53              8                               Créon, le Garde
53-55              9                                Le Choeur
55-60             10                               Antigone, le Garde, le Deuxième Garde, le Troisième Garde
60-64             11                               Antigone, les Gardes, Créon
64-97             12                               Antigone, Créon
97-99             13                               Antigone, Créon, Ismène
99-100           14                               Créon, le Choeur
100-105         15                               Créon, le Choeur, Hémon
105-106         16                               Créon, le Choeur
106                 17                               Créon, le Choeur, Antigone, les Gardes
106-117          18                               Antigone, le Garde
117-119          19                                Le Choeur, le Messager
119-122          20                                Le Choeur, Créon, le Page
122-123          21                                Le Choeur, les Gardes

analyse Antigone de Jean Anouilh : Présentation de la pièce

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Il faut garder en mémoire que dans la pièce de Sophocle le personnage tragique n'est pas Antigone, mais Créon.
Comme OEdipe, son neveu, dont il prend la suite, Créon s'est cru un roi heureux. En cela, il fait preuve de
"démesure" (ubris, en grec), pour cela il doit être puni. Antigone est l'instrument des dieux, Hémon le moyen,
Créon la victime. Lui seul est puni en fin de compte. La mort d'Antigone n'est en rien une punition, puisqu'elle n'a
commis aucune faute, au regard de la loi divine - au contraire. La tragédie est celle d'un homme qui avait cru à
son bonheur et que les dieux ramènent aux réalités terrestres.
Représentée dans un Paris encore occupé, Antigone à sa création a suscité des réactions passionnées et
contrastées. Le journal collaborationniste Je suis partout porte la pièce aux nues : Créon est le représentant d'une
politique qui ne se soucie guère de morale, Antigone est une anarchiste (une "terroriste", pour reprendre la
terminologie de l'époque) que ses valeurs erronées conduisent à un sacrifice inutile, semant le désordre autour
d'elle. Des tracts clandestins, issus des milieux résistants, menacèrent l'auteur. Mais simultanément, on a
entendu dans les différences irréconciliables entre Antigone et Créon le dialogue impossible de la Résistance et
de la collaboration, celle-là parlant morale, et celui-ci d'intérêts. L'obsession du sacrifice, l'exigence de pureté de
l'héroïne triomphèrent auprès du public le plus jeune, qui aima la pièce jusqu'à l'enthousiasme. Les costumes qui
donnaient aux gardes des imperméables de cuir qui ressemblaient fort à ceux de la Gestapo aidèrent à la
confusion. Pourtant, même sur ces exécutants brutaux Anouilh ne porte pas de jugement : "Ce ne sont pas de
mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous
empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l'heure. Ils sentent l'ail, le cuir et le vin rouge et
ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d'euxmêmes
de la justice.". Et ne pas juger ces "auxiliaires de la justice", les excuser même, un an après la rafle du
Vel'd'Hiv peut paraître un manque complet de sensibilité - ou la preuve d'une hauteur de vue qui en tout cas
démarque la pièce de l'actualité immédiate.
Même si les positions politiques ultérieures d'Anouilh, et tout son théâtre, plein de personnages cyniques et
désabusés, le situent dans un conservatisme ironique, on peut postuler qu'Antigone est en fait une réflexion sur
les abominations nées de l'absence de concessions, que ce soit au nom de la Loi (Créon) ou au nom du devoir
intérieur (Antigone). C'est le drame de l'impossible voie moyenne entre deux exigences aussi défendables et
aussi mortelles, dans leur obstination, l'une que l'autre.

analyse Antigone de Jean Anouilh : Le contexte historique

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Antigone est une pièce des années noires, lorsque la France connaît la défaite face aux armées nazies et elle
tombe sous l'Occupation. Nous étudierons d'une part l'Occupation : la situation générale et ensuite la
radicalisation du régime de Vichy et d'autre part les origines historiques de la pièce.
En 1942, Jean Anouilh réside à Paris, qui est occupée par les Allemands depuis la débâcle de 1940 et l'Armistice.
La République a été abolie et remplacée par l'État français, sous la direction du maréchal Pétain. La France est
alors découpée en plusieurs régions : une zone libre au Sud, sous l'administration du régime de Vichy, une zone
occupée au Nord, sous la coupe des Allemands, une zone d'administration allemande directe pour les
départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à la Belgique, une zone annexée au Reich : l'Alsace-
Lorraine et enfin, une zone d'occupation italienne dans le Sud-Est (Savoie).
Refusant l'Armistice et le gouvernement de Vichy, le général Charles de Gaulle lance un appel aux Français le 18
juin 1940 depuis Londres et il regroupe ainsi autour de lui les Forces françaises libres (F.F.L.). C'est le début de
la Résistance. Le 23 septembre 1941, un "Comité national français" a été constitué, c'est une première étape
vers un gouvernement en exil. En métropole, la Résistance s'organise, tout d'abord de façon indépendante et
sporadique (qui se produit occasionnellement), puis en se rapprochant de de Gaulle sous la forme de réseaux,
comme Combat. En 1942, le mouvement a déjà pris une certaine ampleur qui se manifeste par des actes de
sabotage et des attentats contre des Allemands et des collaborateurs ; l'armée d'occupation réplique par des
représailles massives et sanglantes.
L'année 1942, marque un tournant décisif dans cette période. Les rapports de force se sont modifiés, car les
États-Unis viennent de déclarer la guerre à l'Allemagne. En France, le 19 avril 1942, Pierre Laval revient au
pouvoir après une éclipse d'un an et demi et accentue la collaboration avec Hitler. Dans un discours radiodiffusé
le 22 juin 1942, il déclare fermement : "Je souhaite la victoire de l'Allemagne" et il crée le Service du travail
obligatoire (S.T.O.) pour l'aider en envoyant des ouvriers dans leurs usines de guerre. La rafle du Vél. d'Hiv. le 16
juillet 1942 envoie des milliers de juifs, via Drancy, dans les camps de concentration de d'extermination.
Ce n'est qu'en 1944 que nazis et collaborateurs subissent de véritables revers. Le Comité national de la
Résistance (C.N.R.), institué le 15 mai 1943, fédère les différentes branches de la lutte antinazie et prépare
l'après-guerre. Le 6 juin 1944, le débarquement des Alliés en Normandie déclenche l'insurrection des maquis en
France et organise la reconquête du territoire français. Paris se soulève avant le moment prévu et se libère seul
fin août 1944.
Avant même que la guerre ne soit terminée, l'épuration se met en place : de nombreux sympathisants du régime
de Vichy sont jetés en prison et condamnés, certains sont exécutés, parfois sans procès ; les milieux culturels
(journalistes, écrivains et acteurs) ne sont pas épargnés. C'est dans ce climat troublé que de Gaulle regagne la
France et en assure dans un premier temps le gouvernement.
C'est à un acte de résistance qu'Anouilh doit l'idée de travailler sur le personnage d'Antigone. En août 1942, un
jeune résistant, Paul Collette, tire sur un groupe de dirigeants collaborationnistes au cours d'un meeting de la
Légion des volontaires français (L.V.F.) à Versailles, il blesse Pierre Laval et Marcel Déat. Le jeune homme
n'appartient à aucun réseau de résistance, à aucun mouvement politique ; son geste est isolé, son efficacité
douteuse. La gratuité de son action, son caractère à la fois héroïque et vain frappent Anouilh, pour qui un tel
geste possède en lui l'essence même du tragique. Nourri de culture classique, il songe alors à une pièce de
Sophocle, qui pour un esprit moderne évoque la résistance d'un individu face à l'État. Il la traduit, la retravaille et
en donne une version toute personnelle.
La nouvelle Antigone est donc issue d'une union anachronique, celle d'un texte vieux de 2400 ans et d'un
événement contemporain.

analyse Antigone de Jean Anouilh : Fiche signalétique

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Le texte de référence est celui publié par les Éditions de la Table Ronde, en 1999.
La pièce est composée sous sa forme quasi-définitive en 1942, et reçoit à ce moment l'aval de la censure
hitlérienne. Elle n'est jouée la première fois que deux ans après, le 4 février 1944, au théâtre de l'Atelier à Paris,
sans doute à cause de difficultés financières. Après une interruption des représentations en août 1944, due aux
combats pour la libération de Paris, elles reprennent normalement.
Antigone sera ensuite à nouveau représenté à Paris en 1947, 1949 et 1950 mais aussi dès mai 1944 à Bruxelles,
en 1945 à Rome, et en 1949 à Londres.

analyse Antigone de Jean Anouilh : Résumé

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Tragédie en prose , en un acte.
Le personnage baptisé le Prologue présente les différents protagonistes et résume la
légende de Thèbes ( Anouilh reprend cette tradition grecque qui consiste à confier à
un personnage particulier un monologue permettant aux spectateurs de se rafraîchir
la mémoire. Le Prologue replace la pièce dans son contexte mythique). Toute la
troupe des comédiens est en scène. Si certains personnages semblent ignorer le
drame qui se noue, d'autres songent déjà au désastre annoncé.
Antigone rentre chez elle , à l'aube, après une escapade nocturne. Elle est surprise par
sa nourrice qui lui adresse des reproches. L'héroïne doit affronter les questions de sa
nounou. Le dialogue donne lieu à un quiproquo . La nourrice prodigue des conseils
domestiques ( " il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit") tandis
qu'Antigone évoque son escapade avec beaucoup de mystère ( " oui j'avais un rendezvous")
. Mais elle n'en dira pas plus.
La nourrice sort et Ismène, la soeur d'Antigone, dissuade cette dernière d'enfreindre
l'ordre de Créon et d'ensevelir le corps de Polynice. Ismène exhorte sa soeur à la
prudence ("Il est plus fort que nous, Antigone, il est le roi") . Antigone refuse ces
conseils de sagesse . Elle n'entend pas devenir raisonnable.
Antigone se retrouve à nouveau seule avec sa nourrice. Elle cherche à surmonter ses
doutes et demande à sa nourrice de la rassurer. Elle tient aussi des propos ambigus
pour ceux ( et c'est le cas de la nourrice) qui ne connaissent pas son dessein . Elle
semble décidée à mourir et évoque sa disparition à mots couverts " Si, moi , pour une
raison ou pour une autre, je ne pouvais plus lui parler...".
Antigone souhaite également s'expliquer avec son fiancé Hémon. Elle lui demande de
le pardonner pour leur dispute de la veille. Les deux amoureux rêvent alors d'un
bonheur improbable. Sûre d'être aimée , Antigone est rassurée. Elle demande
cependant à Hémon de garder le silence et lui annonce qu'elle ne pourra jamais
l'épouser. Là encore , la scène prête au quiproquo : le spectateur comprend
qu'Antigone pense à sa mort prochaine, tandis qu'Hémon , qui lui n'a pas percé le
dessein d'Antigone, est attristé de ce qu'il prend pour un refus.
Ismène revient en scène et conjure sa soeur de renoncer à son projet. Elle affirme
même que Polynice, le "frère banni", n'aimait pas cette soeur qui aujourd'hui est prête
à se sacrifier pour lui.
Antigone avoue alors avec un sentiment de triomphe, qu'il est trop tard, car elle a
déjà , dans la nuit, bravé l'ordre de Créon et accompli son geste " C'est trop tard. Ce
matin , quand tu m'as rencontrée , j'en venais."
Jonas, un des gardes chargés de surveiller le corps de Polynice, vient révéler à Créon,
qu'on a transgressé ses ordres et recouvert le corps de terre. Le roi veut croire à un
complot dirigé contre lui et fait prendre des mesures pour renforcer la surveillance du
corps de Polynice. Il semble également vouloir garder le secret sur cet incident : " Va
vite. Si personne ne sait, tu vivras."
Le choeur s'adresse directement au public et vient clore la première partie de la pièce.
Il commente les événements en exposant sa conception de la tragédie qu'il oppose au
genre littéraire du drame. Le choeur affiche également une certaine ironie et dévoile
les recettes de l'auteur : "c'est cela qui est commode dans la tragédie. On donne un
petit coup de pouce pour que cela démarre... C'est tout. Après on n'a plus qu'à laisser
faire. On est tranquille. Cela roule tout seul."
Antigone est traînée sur scène par les gardes qui l'ont trouvée près du cadavre de son
frère. Ils ne veulent pas croire qu'elle est la nièce du roi , et la traitent avec brutalité.
Ils se réjouissent de cette capture et des récompenses et distinctions qu'elle leur
vaudra.
Créon les rejoint. Les gardes font leur rapport . Le roi ne veut pas les croire. Il
interroge sa nièce qui avoue aussitôt. Il fait alors mettre les gardes au secret, avant
que le scandale ne s'ébruite.
Créon et Antigone restent seuls sur scène. C'est la grande confrontation entre le roi et
Antigone. Le roi souhaite étouffer le scandale et ramener la jeune fille à la raison.
Dans un premier temps , Antigone affronte Créon qui tente de la dominer de son
autorité.
Les deux protagonistes dévoilent leur personnalité et leurs motivations inconciliables.
Créon justifie les obligations liées à son rôle d'homme d'état . Antigone semble sourde
à ses arguments : (Créon : Est ce que tu le comprends cela ? Antigone : " Je ne veux
pas le comprendre.") . A court d'arguments Créon révèle les véritables visages de
Polynice et d'Etéocle et les raisons de leur ignoble conflit. Cet éclairage révolte
Antigone qui semble prête à renoncer et à se soumettre. Mais c'est en lui promettant
un bonheur ordinaire avec Hémon, que Créon ravive son amour-propre et provoque
chez elle un ultime sursaut. Elle rejette ce futur inodore et se rebelle à nouveau. Elle
choisit une nouvelle fois la révolte et la mort.
Ismène , la soeur d'Antigone entre en scène alors que cette dernière s'apprêtait à
sortir et à commettre un esclandre , ce qui aurait obligé le roi à l'emprisonner. Ismène
se range aux côtés d'Antigone et est prête à mettre elle aussi sa vie en jeu. Mais
Antigone refuse , prétextant qu'il est trop facile de jouer les héroïnes maintenant que
les dés ont été jetés. Créon appelle la garde , Antigone clôt la scène en appelant la
mort de ses cris et en avouant son soulagement ( Enfin Créon !)
Le choeur entre en scène. Les personnages semblent avoir perdu la raison, ils se
bousculent. Le choeur essaye d'intercéder en faveur d'Antigone et tente de convaincre
Créon d'empêcher la condamnation à mort d'Antigone. Mais le roi refuse , prétextant
qu'Antigone a choisi elle-même son destin, et qu'il ne peut la forcer à vivre malgré
elle.
Hémon vient lui aussi, ivre de douleur, supplier son père d'épargner Antigone, puis il
s'enfuit.
Antigone reste seule avec un garde. Elle rencontre là le "dernier visage d'homme". Il
se révèle bien mesquin, et ne sait parler que de grade et de promotion. Il est incapable
d'offrir le moindre réconfort à Antigone. Cette scène contraste, par son calme, avec le
violent tumulte des scènes précédentes. Apprenant qu'elle va être enterrée vivante,
éprouvant de profonds doutes ( " Et Créon avait raison, c'est terrible maintenant, à
côté de cet homme, je ne sais plus pourquoi je meurs." , Antigone souhaite dicter au
garde une lettre pour Hémon dans laquelle elle exprime ses dernières pensées. Puis
elle se reprend et corrige ce dernier message ( "Il vaut mieux que jamais personne ne
sache"). C'est la dernière apparition d'Antigone.
Le messager entre en scène et annonce à Créon et au public la mort d'Antigone et la
mort de son fils Hémon. Tous les efforts de Créon pour le sauver ont été vains. C'est
alors le choeur qui annonce le suicide d'Eurydice, la femme de Créon : elle n'a pas
supporté la mort de ce fils qu'elle aimait tant. Créon garde un calme étonnant . Il
indique son désir de poursuivre " la salle besogne " sans faillir. Il sort en compagnie
de son page.
Tous les personnages sont sortis. Le choeur entre en scène et s'adresse au public : Il
constate avec une certaine ironie la mort de nombreux personnages de cette tragédie :
"Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris." La mort a triomphé de
presque tous . Il ne reste plus que Créon dans son palais vide . Les gardes , eux
continuent de jouer aux cartes , comme ils l'avaient fait lors du Prologue. Ils semblent
les seuls épargnés par la tragédie. Ultime dérision.

Champ Lexical

La notion de champ lexical
Définition :
On appelle champ lexical l'ensemble des mots qui, dans un texte, se rapportent à une
même réalité ou à une même idée. Ces mots ont pour point commun d'être
synonymes, d'appartenir à la même famille, au même domaine ou encore de
renvoyer à la même notion. Le champ lexical renseigne sur le thème du texte.
Exemple : Voici des mots appartenant au champ lexical du travail :
- des synonymes : labeur ouvrage
- des mots de la même famille : travailler, travailleur
- des mots de même domaine : cartable, manuels scolaires, bureau
- des mots signifiant la même notion : devoirs, exercices, leçons
Remarque importante: le champ lexical peut regrouper des termes dont les
dénotations (=significations) sont voisines.
L'étude des champs lexicaux révèle les thèmes d'un texte. Il existe des champs
lexicaux que l'on trouve de façon très fréquente dans les textes et qu'il est donc
intéressant de chercher systématiquement à repérer, en tenant compte des différents
modes de classement. Ce sont, par exemple:
- le champ lexical de l'abstrait (le vocabulaire de la pensée) et du concret (le
vocabulaire du monde matériel)
- les champs lexicaux opposés:
l'action et l'immobilité
la vie et la mort
le silence et le bruit
la lumière et l'obscurité
- les 5 sens:
la vue
l'ouïe
le toucher
l'odorat
le goût
- le champ lexical de l'affectivité et des sentiments
- le champ lexical de l'appréciation positive ou négative...
1. Un seul champ lexical peut former le thème principal du texte, mais le passage
d'un champ lexical à un autre est aussi très fréquent.
Ces différents champs lexicaux peuvent alors se succéder, s'entrecroiser, être
comparés les uns aux autres : leur étude permet de mieux comprendre les
associations mentales de l'auteur. On peut ainsi analyser le texte de manière
précise et en donner une interprétation

2 Les registres de langue


Un même message peut être transmis par des énoncés différents, selon les
circonstances, la personne à laquelle il est adressé, la nature des propos
tenus.
On distingue trois registres de langue ou niveaux de langue : le registre
courant, le registre soutenu, le registre familier. Ils diffèrent par la prononciation,
la syntaxe (c’est-à-dire les règles concernant les rôles et les
relations des mots dans une phrase) et le vocabulaire utilisés.
Le registre courant
C’est celui de la langue usuelle, c’est-à-dire le français standard utilisé
dans les journaux, à la télévision et à la radio. La prononciation et la syntaxe
sont correctes, le vocabulaire utilisé est usuel, sans recherche mais sans
laisser-aller : • Je l’ai disputé parce qu’il avait abîmé ma voiture.
Le registre soutenu
Il se caractérise par une langue réfléchie et soignée, celle de la tradition littéraire.
La syntaxe est puriste (emploi de l’imparfait du subjonctif, enchaînement
de subordonnées...) et le vocabulaire est rare, recherché, élégant :
• Je l’ai admonesté car il avait endommagé mon véhicule.
Le registre familier
Il est utilisé dans la conversation entre proches : • Je l’ai enguirlandé
pasqu’il avait esquinté ma bagnole. Il se caractérise par :
– une prononciation relâchée avec de nombreuses élisions (T’as vu, La v’là)
ou une prononciation déformée (J’chais pas) ;
– une syntaxe simplifiée (juxtaposition plutôt que subordination) et parfois
incorrecte (absence de négation, non-respect de la concordance des temps);
– un vocabulaire familier avec des mots abrégés, populaires, voire argotiques
(mec, boulot, cinoche, roupiller).
les mots

Les registres de langue



Le registre, c’est une façon de faire percevoir le réel, une façon de voir ou de ressentir à travers laquelle on fait apparaître les choses. Cette notion concerne la relation du locuteur au destinataire et l’émotion que le premier cherche à susciter chez le second.
A l’oral, le registre se perçoit facilement (par l’intonation, et parfois aussi les mimiques, les gestes qui accompagnent le discours). Le registre d’un texte (on peut dire aussi son ton, sa tonalité) n’est pas toujours aisé à définir... Une première approche d’un texte doit déjà permettre de voir le ton de base: comique ou sérieux ? ou les deux à la fois ?
Une fois classé dans ces grandes catégories, voyez si vous pouvez préciser la nuance, et n’oubliez pas qu’il y a souvent mélange de plusieurs registres, avec une ou deux dominantes. Si dans l’esthétique classique l’unité de ton est de règle, elle est en fait bien rare. Le mélange des registres (comique et sérieux) peut être utilisé pour créer des effets de décalage.
Les termes utilisés pour définir certains registres sont ambivalents et s’appliquent aussi à des genres littéraires (la satire, par exemple) ou à des mouvements (le Réalisme).
Le registre comique (on cherche à faire rire ou sourire) comporte de nombreuses nuances importantes :
- la satire (registre satirique) est une critique, virulente et moqueuse, d’un ridicule, d’un défaut ou d’un vice; elle est proche de la raillerie, du sarcasme ; elle utilise la déformation par exagération, peut se rapprocher de la caricature.
- l’ironie (le registre ironique) - du grec eironéia, " interrogation " : il faut que le lecteur s’interroge sur ce qu’on a pu vouloir dire - consiste à dire, par raillerie, le contraire de ce que l’on pense ou de ce que l’on veut faire penser. Elle provoque la surprise ; on la trouve souvent dans les textes polémiques et dénonciateurs. Elle se manifeste par l’utilisation d’antiphrases, de litotes, d’exagérations, etc.
- la parodie (le registre parodique) est une imitation moqueuse. On ne peut la reconnaître que si l’on connaît ce qui est imité (la fable d’Anouilh " La cigale " parodie celle de La Fontaine).
Des cas particuliers de parodie sont le burlesque (on traite un sujet noble, héroïque, avec des personnages vulgaires et un style familier) et l’héroï-comique (on prête à des personnages d’humble condition des manières recherchées, dans le registre épique).
- l’humour (le registre humoristique) est plus difficile à définir qu’à pratiquer. Il attire l’attention, avec détachement, sans méchanceté, sur les aspects plaisants ou insolites de la réalité. On peut le décrire comme " une acceptation consciente de la différence entre l’idéal et le réel, différence que l’on n’hésite pas à souligner, ce qui est une façon de s’en dégager ". On parlera d’humour noir s’il se manifeste à propos d’une situation, d’une manifestation grave, désespérée ou macabre.
Un texte comique peut mêler plusieurs de ces registres, par exemple, la parodie et l’humour.
Contrastant avec le ton comique, plus léger, on peut adopter un ton sérieux, voire grave ou tragique. Là aussi, des nuances importantes existent :
- Le registre réaliste cherche à rendre compte du réel sans l’embellir. Il caractérise de nombreux romans du XIXe s. C’est le ton de beaucoup d’articles de la presse d’information. Il exprime une relative neutralité, sans complaisance (même les aspects déplaisants sont montrés).
- Le didactique (registre didactique) fait de toute réalité la matière d’un enseignement (moral, scientifique, etc.). Un article d’encyclopédie, un manuel scolaire, un discours de professeur (cette page par exemple) sont didactiques, ce qui n’exclut pas forcément d’autres registres.
- Le registre oratoire est celui du discours qui veut frapper les esprit
- Le registre épidictique est celui de l’éloge ou du blâme et vise à susciter admiration ou dégoût.
- Le registre polémique caractérise un texte où l’argumentation est vive et prend un tour critique voire agressif. Le débat devient combat (en grec polemos signifie guerre) et l’on cherche à faire réagir le destinataire. Voltaire fournit de multiples exemples de ce registre, qui se mêle souvent à l’ironie, la satire, la caricature.
- Le registre lyrique est celui de l’expression des sentiments, états d’âme, émotions les plus intimes (nostalgie, regret, tristesse, joie). Le mot vient de ce qu’à l’origine il était le domaine d’une poésie faite pour être chantée avec accompagnement à la lyre, mais le lyrique ne se limite pas à la poésie.
- Le pathétique (le registre pathétique) privilégie aussi les émotions intenses, mais pas les mêmes ; il essaie de faire réagir le destinataire devant une situation inhumaine, de le bouleverser, d’exciter sa pitié, sa souffrance, son horreur voire sa terreur. Il peut se mêler à une tonalité dramatique ou tragique.
- Le tragique exprime la prise de conscience par l’homme des forces qui pèsent sur lui, le dépassent et le dominent. Il ne se manifeste pas que dans les tragédies.
- L’épique (le registre épique) est caractéristique de l’épopée (long poème narratif chantant les exploits des héros, qui sont toujours des êtres hors du commun, exaltant un grand sentiment collectif et recourant au merveilleux), mais le registre épique peut se trouver ailleurs. Il se reconnaît à un grandissement des situations et des personnages, qui sortent de l’ordinaire, et prennent une dimension surhumaine.
On peut aussi, selon les classifications, parler de registre fantastique, merveilleux, etc.

Les propositions subordonnées



Introduction

La proposition est organisée autour d’un noyau verbal (le verbe étant le centre de la proposition). Il y a donc autant de propositions que de verbes « à un mode conjugué ». Il existe deux espèces de propositions :
  • Les non-dépendantes :
    • On parle de proposition indépendante lorsqu’une proposition ne dépend d’aucune autre et dont aucune autre ne dépend (Il pleut.) ;
    • On parle de proposition principale lorsqu’une proposition ne dépend de rien mais dont dépend au moins une subordonnée.
  • Les subordonnées : elles sont dans la dépendance d’une proposition principale. On parle de subordonnée rectrice lorsqu’elle régit elle-même une subordonnée (L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme…).


Présentation d'Antigone



Antigone appartient aux légendes attachées à la ville de Thèbes. Elle est l'une des enfants nés de l'union incestueuse du roi de Thèbes Œdipe et de sa propre mère, Jocaste . Antigone est la sœur d'Ismène, d'Etéocle et de Polynice. Elle fait preuve d'un dévouement et d'une grandeur d'âme sans pareils dans la mythologie.
Quand son père est chassé de Thèbes par ses frères et quand, les yeux crevés, il doit mendier sa nourriture sur les routes, Antigone lui sert de guide. Elle veille sur lui jusqu'à la fin de son existence et l'assiste dans ses derniers moments.
Puis Antigone revient à Thèbes. Elle y connaît une nouvelle et cruelle épreuve. Ses frères Etéocle et Polynice se disputent le pouvoir. Ce dernier fait appel à une armée étrangère pour assiéger la ville et combattre son frère Etéocle. Après la mort des deux frères, Créon, leur oncle prend le pouvoir . Il ordonne des funérailles solennelles pour Etéocle et interdit qu'il soit donné une sépulture à Polynice, coupable à ses yeux d'avoir porté les armes contre sa patrie avec le concours d'étrangers. Ainsi l'âme de Polynice ne connaîtra jamais de repos. Pourtant Antigone, qui considère comme sacré le devoir d'ensevelir les morts, se rend une nuit auprès du corps de son frère et verse sur lui, selon le rite, quelques poignées de terre. Créon apprend d'un garde qu'Antigone a recouvert de poussière le corps de Polynice. On amène Antigone devant lui et il la condamne à mort. Elle est enterrée vive dans le tombeau des Labdacides . Plutôt que de mourir de faim, elle préfère se pendre.
Hémon, fils de Créon et fiancé d'Antigone se suicide de désespoir . Eurydice , l'épouse de Créon ne peut supporter la mort de ce fils qu'elle adorait et met fin elle aussi à ses jours.
La pièce de Sophocle (441 avant Jésus-Christ) commence lorsqu'Antigone décide de braver l'interdiction de son oncle Créon et d'ensevelir le corps de son frère Polynice.
C'est de ce texte de Sophocle que va s'inspirer Anouilh pour écrire Antigone en 1942 : " l'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre , le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon , avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre".
Cette pièce , créée en 1944, connaît un immense succès public mais engendre une polémique. Certains reprochent à Anouilh de défendre l'ordre établi en faisant la part belle à Créon . Ses défenseurs , au contraire , voient dans Antigone la "première résistante de l'histoire" et dans la pièce un plaidoyer pour l'esprit de révolte.

De la voix Active à la voix passive



Lorsque le verbe est à la voix active, le sujet se retrouve le moteur de l'action. C'est lui qui est véritablement l'agent de cette action
Au contraire, à la voix passive, le sujet subit l’action ou devient spectateur selon la situation..




Voix active



Paul mange du chocolat

sujet actif + verbe+ COD


Voix passive




Le chocolat est mangé par Paul.


sujet passif + verbe + complément d’agent



Le sujet du verbe actif ne doit pas être un pronom personnel, car dans ce cas on préférera l’utilisation du présentatif.
DITES                         C’est moi qui ai mangé le chocolat '.
NE DITES PAS           ' Le chocolat a été mangé par moi '.


Généralités


¨       De la voix active à la voix passive les 2 phrases ont le même sens

¨    Une phrase active peut être transformée en phrase passive si le verbe est suivi d’un complément d’objet direct.

¨    Le C.O.D. de la phrase active devient le sujet de la phrase passive.


¨    Le sujet de la phrase active devient le groupe nominal prépositionnel de la phrase passive.

¨    Le complément prépositionnel introduit par la préposition « par » prend le nom de complément d’agent.

¨    L’auxiliaire « être » utilisé dans la phrase passive est employé au même temps que le verbe de la phrase active.


Mécanisme du passage de la voix active à la voix passive


Paul mange du chocolat =>=>

Le sujet du verbe actif (Paul) devient le complément d’agent, et il est  généralement introduit par la préposition ' par '.   (par Paul)

Le complément d’objet direct (du chocolat) devient le sujet du verbe passif (Le chocolat est mangé)

Le verbe actif (mange) se transforme. Le nouveau groupe verbal passif se forme avec l’auxiliaire ' être ' conjugué au même temps que le verbe actif, suivi du participe passé toujours accordé avec le sujet (est mangé).

=>=> Le chocolat est mangé par Paul

   
Remarque
  

  Le complément d’agent est introduit par la préposition ' de ' avec:


Les verbes de description dont l’agent est inanimé.


Voix active

Voix passive 

 3 bâtiments constituaient l’essentiel du domaine 

L’essentiel du domaine était constitué de 3 bâtiments

Les verbes de sentiment.


Voix active 

Voix passive 

Tous respectaient le professeur 

Le professeur était respecté de tous 
Les verbes utilisés au sens figuré





Quand le sujet du verbe actif est le pronom personnel ' on ',
 il n’y a pas de complément d’agent  dans la phrase passive.


Voix active 

 On interdit  de manger du chocolat en classe '.
On l’oubliera

sujet actif + verbe + COD + complément de lieu
sujet actif  + COD + verbe


Voix passive 

Manger du chocolat en classe est interdit'.
Il sera oublié


sujet passif + complément de lieu +verbe
sujet passif+verbe

Des verbes tels que avoir, les verbes intransitifs ne permettent pas la transformation passive.
Astuce : Une manière simple de retenir quels verbes peuvent se mettre à la voix passive est de regarder s'il y a une préposition après le verbe comme à, de, au, du etc. À ce moment, il n'est pas possible de mettre le verbe à la voix passive.
Tous les verbes d'état ne peuvent être mis à la voix passive.
Rappel : On appelle verbe d'état les verbes qui n'expriment pas une action mais qui permettent d'attribuer une caractéristique (qualité ou défaut) à un être ou un objet : être, devenir, sembler, paraître, rester...
On peut transformer en phrases passives, les phrases :

v      de type interrogatif ou exclamatif : 
Les scientifiques étudient-ils ce problème ?
Ce problème est-il étudié par les scientifiques ?

v      de forme affirmative ou négative :
Les scientifiques n’étudient pas ce problème.
Ce problème n’est pas étudié par les scientifiques.