La solitude
Antigone
Dès le début, le Prologue nous annonce qu'Antigone va "se dresser seule en face du
monde, seule en face de Créon" (p. 9). Antigone espérait l'aide de sa soeur pour ensevelir
son frère mais Ismène a renoncé : "Nous ne pouvons pas. [...] Il nous ferait mourir." (p.
23), Ismène la traite de folle : "J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle." (p. 23).
Sa nourrice ne la comprend pas non plus : "Elle est ancée et à quatre heures du matin
elle quitte son lit pour aller courir avec un autre." (p. 18), elle s'e orce de prendre soin de
sa santé : "je suis là comme une idiote au lieu de lui donner quelque chose de chaud." (p.
21).
Créon non plus ne peut expliquer son comportement : "Pourquoi fais-tu ce geste, alors?
Pour les autres, pour ceux qui y croient? Pour les dresser contre moi? [...] Ni pour les autres,
ni pour ton frère? Pour qui alors?"
Antigone elle même veut agir seule sans comprendre les autres : "Je ne veux pas comprendre.
C'est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis
là pour vous dire non et mourir.". Avant son exécution, elle dit : "Je suis toute seule.".
Créon
Encore une fois, c'est le Prologue qui nous le présente : "Créon est seul. Seul avec son
petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.". Sa femme Eurydice ne
lui parlera pas, "elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de
se lever et de mourir." (p. 11).
Pour accomplir son devoir, il ne compte que sur lui : "Mais OEdipe et ses ls sont morts.
Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches et il a pris leur place.", "Et puis,
au matin, des problèmes précis se posent, qu'il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme
un ouvrier au seuil de sa journée." (p. 11).
Lorsqu'Antigone est en train de mourir, Hémon le supplie et il répond : "On est tout
seul, Hémon. Le monde est nu." (p. 105). A la n de la tragédie, le Choeur lui dit qu'il est
seul, sa réponse est : "Tout seul, oui." et il continue sa "sale besogne" (p. 121)...
Le bonheur
Dès le début Ismène parle du bonheur à Antigone : "Ton bonheur est là devant toi
et tu n'as qu'à le prendre. Tu es ancée, tu es jeune, tu es belle..." (p. 29), puis c'est au
dérisoire de vieillir, la vie, ce n'est pas peut-être tout de même que le bonheur.", Antigone
réagit, perdu : "Quel sera-t-il, mon bonheur? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la
petite Antigone? Quelles pauvretés faudra-t-il qu'elle fasse elle aussi, jour par jour, pour
arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur?" (p.92).
Elle veut rester jeune : "Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur! [...] Moi, je veux
tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse! [...] Je veux être sûre de
tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite". (p. 95), elle refuse
la médiocrité : "Hémon ne doit plus pâlir qand je pâlis, s'il ne doit plus me croire morte
quand je suis en retard de cinq minutes, [...], alors je n'aime plus Hémon!" (p. 93).
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